#SantéPubliqueEtMaintenant : un rendez-vous réussi pour les acteurs de la santé publique en Nouvelle-Aquitaine

Jeudi 13 octobre, la Mutualité Française Nouvelle-Aquitaine organisait une journée d’échanges consacrée à la santé publique à Bordeaux, en partenariat avec le groupe Sud Ouest. A travers cette vidéo Best Of, (re)vivez les moments forts de l’événement #SantéPubliqueEtMaintenant.

Jeudi 13 octobre, la Mutualité Française Nouvelle-Aquitaine organisait une journée d’échanges consacrée à la santé publique à Bordeaux. (Re)vivez les moments forts de l’événement #SantéPubliqueEtMaintenant.

Un public enchanté par la richesse des interventions

Jeudi 13 octobre, l’Université Bordeaux Montaigne ouvrait ses portes pour accueillir, le temps d’une matinée, l’événement #SantéPubliqueEtMaintenant. Et il y avait foule à l’amphithéâtre Pierre Duguit. Près de 150 personnes étaient présentes pour écouter la dizaine d’intervenants invités par la Mutualité Française Nouvelle-Aquitaine. L’objet de toutes ces attentions ? La crise sanitaire du Covid-19 vue à travers le prisme de la santé publique. Trois mini-conférences ont ainsi abordé les conséquences de la pandémie sur la démocratie sanitaire et interrogé l’avenir de la santé publique en France. « En tant que mouvement social, c’est aussi notre rôle de créer des espaces de débat et de réunir autour de la table, les acteurs de la santé publique » précise Bertrand Dupouy, Président de la Mutualité Française Nouvelle-Aquitaine.

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Santé publique : Penser demain

La première table ronde réunissait deux personnalités : Franck Chauvin était à la tête du Haut conseil en santé publique lors de la crise et a notamment rédigé le rapport « Dessiner la santé publique de demain ». Et à ses côtés, François Alla, praticien hospitalier et professeur de santé publique, a co-écrit le livre « Santé publique, année zéro ». Ils devaient partager le micro avec Barbara Stiegler, qu’un imprévu a retenu.

Les deux hommes sont revenus sur leur vécu respectif de la crise. Et ils ont surtout dressé un bilan de l’état de la santé publique en France. Pour François Alla, la crise sanitaire du Covid-19 « a balayé les grands acquis de la santé publique » en opposant, notamment, liberté et santé. Ce bilan sévère est fondé sur le non-respect des trois principes fondateurs de la santé publique : la promotion de la santé en premier lieu, c’est-à-dire « le fait de donner les moyens aux personnes et aux communautés de faire leurs propres choix ». Ensuite, la bienfaisance, « l’idée de faire le bien, et notamment l’attention portée aux plus vulnérables ». Et enfin la justice, qui renvoie à « la juste distribution des bénéfices/risques. Qui y gagne et qui y perd. D’où l’importance de la concertation pour traiter des choix complexes » poursuit François Alla. Et de conclure : « En santé publique, il n’y a pas de mauvais choix mais des choix non-débattus ». 

Pour Franck Chauvin, la crise sanitaire n’est pas une pandémie mais une syndémie. La Covid-19 a révélé la fragilité de la population française, vieillissante et plus sujette aux maladies chroniques : « En 2019, 13 millions de Français souffraient d’une affection à longue durée. Comment voulez-vous qu’un système de santé résiste à cette crise dans ces conditions ? » questionne-t-il. Concernant la santé publique, Franck Chauvin déplore « notre fragilité sur le dernier kilomètre ». « Le dernier kilomètre géographique : on ne sait pas aller vers les populations éloignées. Le dernier kilomètre social : on ne sait pas aller vers les plus fragiles. Et le dernier kilomètre culturel : on ne parvient pas à toucher les personnes qui ont un faible niveau de littératie en santé ». Et de conclure : « Le système français est malheureusement un système de soins et non de prévention ». 

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Santé publique : nouvelle donne

La deuxième table-ronde interrogeait les intervenants sur les enseignements tirés par leurs institutions respectives. Tous font le même constat : la crise sanitaire a révélé la fragilité de notre système de soin. Pour Benoit Elleboode, directeur général de l’ARS Nouvelle-Aquitaine, « on avait oublié que dans la santé, il pouvait aussi y avoir des crises aigües et pas seulement des maladies chroniques ». Emmanuelle Fourneyron, présidente du Ceser Nouvelle-Aquitaine ajoute que « la crise a révélé des fragilités anciennes et connues : l’accès aux soins, la précarité, les inégalités sociales mais aussi la désindustrialisation de la France, notamment en santé, ou la crise environnementale et ses liens entre la santé des écosystèmes et la santé humaine ». 

La nécessité de se concerter et d’agir collectivement pour rénover le système, fait également consensus parmi les invités. Pour Benoit Elleboode, il faut davantage collaborer : « On nous demande moins de bureaucratie mais plus de réunions. Si on veut avancer, cette transformation ne peut pas se faire sans les personnes qui la subissent. Il faut l’adhésion de tous pour pouvoir se transformer ». De son côté, Françoise Jeanson, vice-présidente en charge de la santé et de la silver économie au Conseil Régional Nouvelle-Aquitaine, en appelle à la convergence des compétences : « On ne peut pas demander au système de soin de sortir du soin, de sortir des moyens pour la prévention. Ce n’est pas possible. Il faut deux organisations différentes mais qui se parlent ». Patrick Charpentier, président de France Assos Santé Nouvelle-Aquitaine, demande, quant à lui, plus de transversalité et une complémentarité entre les acteurs. Il préconise ainsi d’élaborer une charte du parcours santé pour les usagers et les professionnels du soin. L’idée est de contribuer à l’éducation thérapeutique des patients, notamment dans un contexte de fermeture des services d’urgence. « Lors de la crise du Covid-19, on a créé des instances de concertation territoriale avec des acteurs de terrain. Ces instances auraient dû perdurer aujourd’hui pour ne pas être dans une information et une gestion descendante ». 

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Santé publique : la mutation des acteurs

La dernière table-ronde s’intéressait davantage aux acteurs de prévention et aux modalités d’intervention sur le terrain.

Bertrand Dupouy, président de la Mutualité Française Nouvelle-Aquitaine, souligne la nécessité de réaffirmer l’importance de la prévention et d’y allouer les moyens nécessaires : « 15 à 20% de notre état de santé est déterminé par notre système de santé. Donc la complémentarité des acteurs est nécessaire. La prévention ne doit pas se faire qu’avec les professionnels du soin. Et il faut développer une vraie culture de santé publique. Sans oublier que la prévention, c’est un métier ». En tant que médecin généraliste, Didier Simon, président d’Agora Lib’, CPTS Nouvelle-Aquitaine indique que « la prévention, c’est tous les jours à chaque consultation. Ce sont autant d’occasions de parler du dépistage du cancer du côlon, du cancer du sein, du tabac ». François Dabis, président de l’IREPS Nouvelle-Aquitaine, rajoute quant à lui, que « la prévention ne se limite pas à la santé humaine. « Pour moi, c’est aussi anticiper et minimiser les risques pour avoir un état de bonne santé ». Et pour le président de l’IREPS, cela implique plusieurs conditions : la prévention ne peut être « une exclusivité du système de santé (…).  L’universalisme proportionné ne peut être la seule réponse (…). La prévention nécessite d’investir massivement et dans le temps (…). La prévention ce n’est pas du bénévolat. La prévention a un coût qu’il faut assumer ».

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Un élément perturbateur qui incite le public à se dégourdir

Comment inciter 150 personnes assises dans un amphithéâtre à bouger ? C’est le défi relevé par le comédien Olivier Dubois du théâtre L’Improvidence. A la surprise générale, il est venu interrompre le fil des conférences pour proposer une pause active. L’assistance a ainsi suivi assidûment les conseils et les exercices proposés par Antony Mosca, Responsable prévention santé à la Mutualité Française Nouvelle-Aquitaine : « Selon les recommandations officielles, notre corps a besoin d’une pause active de 3 min toutes les heures » indique ce dernier. En une dizaine de minutes, les participants ont réalisé quatre exercices musculaires pour mobiliser les cervicales, la colonne et les articulations, stimuler le retour veineux…. Et rester en forme ! Les esprits également dégourdis, les débats ont ensuite repris de plus belle.

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Une immersion dans l’univers de la prévention mutualiste

L’après-midi, tous les participants étaient invités à se plonger, concrètement, dans l’univers de la prévention. Dans les salons de l’hôtel de ville, chacun a pu tester (et approuver !) des actions de prévention menées habituellement, dans toute la région, par les équipes de la Mutualité Française Nouvelle-Aquitaine. En santé environnementale, il était question d’outils pédagogiques et de vidéos en motion design pour sensibiliser et réduire l’exposition de la population, et surtout celle des tout-petits, aux polluants présents dans notre environnement quotidien. Côté sport-santé, les visiteurs pouvaient se prêter au jeu du bilan de forme ou découvrir un webinaire sur les mobilités douces. La santé des actifs s’intéressait à l’évaluation de la qualité de vie au travail ou proposait une course d’orientation pour prévenir la santé de salariés en horaires décalés. Les visiteurs ont également pu découvrir les ateliers « l’art d’y voir » et « l’art d’entendre ». Avec un musicien et un photographe, ils permettent d’aborder autrement la santé visuelle et auditive des seniors ainsi que la prévention des chutes.

Cette découverte immersive était aussi l’occasion de présenter les partenaires et les collaborations créées sur ces différentes thématiques. Thomas Langellotto, coordinateur équipe auprès d’Unis-Cité Nouvelle-Aquitaine, Capucine de Decker, responsable réseau et accompagnement au Pôle Culture et Santé en Nouvelle-Aquitaine, Candice Vallier, chargée de projet Médiation Santé à l’ARML Nouvelle-Aquitaine, Fanny Joandet, chargée de mission à l’ARACT Nouvelle-Aquitaine ont ainsi accepté de se prêter à l’exercice des questions-réponses.

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