Baromètre santé-social : zoom sur les 12 départements de la Nouvelle-Aquitaine

2e édition du Baromètre Santé-Social : portrait des 12 départements de Nouvelle-Aquitaine

Santé et action sociale : portrait des 12 départements de la Nouvelle-Aquitaine, issu de la 2e édition du baromètre de la Mutualité Française et l’Association des Maires de France et des présidents d’intercommunalités (AMF)

La Nouvelle-Aquitaine présente de nombreux atouts mais aussi des fragilités en matière d’accès aux soins, de santé environnementale et d’action sociale. Toutefois, d’un département à l’autre, la situation diffère. Détails.

Fin 2023, la Fédération nationale de la Mutualité Française (FNMF) et l’Association des Maires de France et des présidents d’intercommunalités (AMF) ont publié leur deuxième édition du baromètre santé-social. Elle dresse un bilan sur les grands sujets de préoccupation des Français et leur évolution depuis 2020 pour tous les départements de France, et notamment ceux de Nouvelle-Aquitaine.

Charente : peu de médecins généralistes et une eau de qualité insuffisante

La Charente se caractérise à la fois par une relative pénurie de médecins généralistes (130 pour 100 000 habitants contre un peu moins de 146 en France en 2023) et, depuis 2018, par une baisse de leurs effectifs plus marquée que sur l’ensemble du territoire français. La qualité de l’eau compte également parmi ses points faibles en dépit d’une très forte amélioration depuis 2018. En effet, un peu moins de 74% seulement de sa population a accès à une eau ne dépassant pas le seuil de pesticides autorisé (près de 84% en France).
Il existe cependant deux sources de satisfaction. Malgré un léger recul (-3 points), 68% des médecins généralistes sont encore volontaires pour assurer une permanence des soins en dehors des heures d’ouverture des cabinets contre seulement 39% sur l’ensemble de la France. De même, il est plus facile de trouver une solution d’accueil pour les enfants de moins de 3 ans (67 places pour 100 enfants contre 59 places en moyenne en France), ainsi que pour les 75 ans et plus (138 places pour 1 000 seniors contre 115 en moyenne en France).

Charente-Maritime : la plus faible permanence des soins, mais la plus forte capacité d’accueil de jeunes enfants

C’est un vrai atout : avec près de 179 médecins pour 100 000 habitants contre 147 sur l’ensemble du territoire français, on ne manque pas de médecins généralistes en Charente-Maritime. Par contre, seulement 33% d’entre eux sont volontaires pour assurer une permanence des soins en dehors des heures d’ouverture des cabinets. C’est le taux le plus faible de la région.
Le département présente deux autres points faibles : la qualité de l’eau et la capacité d’accueil pour les seniors. En effet, un peu moins de 80% de la population a accès à une eau ne dépassant pas les seuils de pesticides autorisés (contre près de 84% en France). De même, il n’existe qu’un peu plus de 108 places d’accueil pour 1 000 seniors de 75 ans et plus, contre près de 115 à l’échelle nationale. À l’inverse, le département dispose de la capacité d’accueil la plus importante pour les jeunes enfants : plus de 72 pour 100 bambins de moins de 3 ans (moins de 59 en France).

Corrèze : une situation très enviable 

Le seul petit point faible de la Corrèze :  sa densité de médecins généralistes légèrement inférieure à la moyenne nationale (145,5 médecins pour 100 000 habitants contre un peu moins de 147 en moyenne en France). Tous les autres indicateurs sont au vert. En effet, 71% des médecins généralistes sont volontaires pour assurer des soins en dehors des heures d’ouverture des cabinets contre seulement un peu plus de 38% sur l’ensemble du territoire. De même, 99% de la population bénéficie d’une eau de qualité (contre moins de 84% en France). Le département dispose également d’un nombre confortable de places d’accueil pour les jeunes enfants de moins de 3 ans (61 pour 100 contre 59 en moyenne en France) ainsi que pour les personnes de 75 ans et plus (130 pour 1 000 contre 115 en France).

Creuse : une pénurie de généralistes mais la plus forte capacité d’accueil des 75 ans et plus

Avec seulement 144 médecins généralistes pour 100 000 habitants (contre près de 151 sur l’ensemble du territoire français), il n’était déjà pas facile de trouver un médecin en Creuse en 2018. Malheureusement, cela s’avère encore plus compliqué en 2023 (128 pour 100 000 habitants contre 147 en moyenne en France). De fait, la Creuse est le département de Nouvelle-Aquitaine qui enregistre la plus forte baisse de médecins généralistes depuis 2018 : -11% contre -3% au plan national. Très logiquement, c’est aussi le département qui enregistre le plus fort taux de volontariat pour assurer la permanence des soins en dehors des heures d’ouverture de cabinet : 77% (38% en moyenne en France).
Concernant les autres indicateurs, on notera que la qualité de l’eau s’est améliorée. Ainsi, en 2021, près de 93% de la population avait accès à une eau ne dépassant pas les seuils autorisés de pesticides (84% sur l’ensemble de la France) contre un peu moins de 90% en 2018.
Enfin, si la Creuse peine un peu à accueillir les enfants en bas âge (57,5 places pour 100 enfants de moins de 3 ans contre un peu moins de 59 en France), elle dispose de la plus forte capacité d’accueil pour les ainés de toute la Nouvelle-Aquitaine (près de 162 places pour 1 000 personnes de 75 ans et plus contre 115 en France).

Dordogne : peu de généralistes et une qualité de l’eau qui se dégrade

En Dordogne, le nombre de médecins généralistes est relativement faible et diminue légèrement depuis 2018. En 2023, on comptabilise un peu plus de 134 médecins généralistes pour 100 000 habitants contre près de 147 sur l’ensemble de la France. Une chance : ils sont nettement plus nombreux à être volontaires pour assurer la permanence des soins en dehors des ouvertures de cabinet que sur l’ensemble du territoire (71% contre un peu plus de 38% en France).
La Dordogne se caractérise également par sa capacité d’accueil significativement supérieure à la moyenne nationale pour les personnes âgées (près de 124 places pour 1 000 seniors de 75 ans ou plus contre 115 en moyenne en France) .
La principale source de préoccupation est la qualité de l’eau qui s’est clairement dégradée depuis 2018. Ainsi, en 2021, seulement 79% de la population a accès à une eau ne dépassant pas les normes autorisées en pesticides (84% au plan national).

Gironde : la plus forte densité de médecins généralistes

Il fait plutôt bon vivre en Gironde : tous les indicateurs sont au vert.
Le département détient le record régional du taux de médecins généralistes : 180 pour 100 000 habitants contre un peu moins de 147 en moyenne en France. Et même si le volontariat pour assurer la permanence des soins en dehors des ouvertures des cabinets est plus faible que dans la majorité des autres départements aquitains, il reste plus important qu’au plan national (48% contre 38%).
Par ailleurs, plus de 99% de la population a accès à une eau de qualité (84% en moyenne sur l’ensemble du territoire). Enfin, la capacité d’accueil des jeunes enfants (66 places pour 100 enfants de moins de 3 ans) et des personnes de 75 ans et plus (117,5 places pour 1 000) est significativement supérieure à celle observée sur l’ensemble du territoire (59 pour les bambins et 115 pour les seniors).

Landes : l’accueil des seniors pour seul point faible

Dans le département des Landes, de nombreux indicateurs sont au vert. Pas de pénurie de médecins généralistes (près de 176 pour 100 000 habitants contre seulement un peu moins de 147 en France). Mieux encore, alors qu’en moyenne en France, les effectifs ont baissé de près de 3% depuis 2020, ils se sont accrus de près de 7% dans les Landes. Par ailleurs, même si le taux est moins élevé que sur le reste de la région, ils sont tout de même 57% à être volontaires pour assurer la permanence des soins en dehors des heures d’ouverture des cabinets (un peu plus de 38% seulement en France).
Autre atout : la qualité de l’eau s’est améliorée depuis 2018, permettant à près de 91% de la population d’avoir accès à une eau ne dépassant pas le seuil autorisé de pesticides (moins de 84% en France). Le département dispose également de près de 65 places d’accueil pour 100 jeunes enfants de moins de 3 ans (moins de 59 en France). Seul point faible : on ne compte qu’un peu plus de 96 places d’accueil pour 1 000 seniors de 75 ans et plus (près de 115 en France). C’est le taux le plus bas de la région.

Lot-et-Garonne : une situation globalement préoccupante, surtout concernant l’eau

Il y a vraiment lieu d’être vigilant en Lot-et-Garonne. Les principales sources de préoccupations concernent la rareté des médecins généralistes (un peu plus de 125 pour 100 000 habitants contre un peu moins de 147 en France) et, surtout, la forte dégradation de la qualité de l’eau. En effet, alors qu’en 2018, près de 96% des Lot-et-Garonnais avaient accès à une eau ne dépassant pas les seuils autorisés de pesticides, ils ne sont plus que 66% en 2021 (un peu moins de 84% en France). C’est le taux le plus bas de toute la Nouvelle-Aquitaine. En ce qui concerne sa capacité d’accueil des jeunes enfants ou des seniors de 75 ans et plus, le département ne se distingue pas significativement de la moyenne française. Son seul point fort, comme pour la majorité des autres départements de la région, est le pourcentage des médecins généralistes volontaires pour assurer une permanence de soins en dehors des heures d’ouverture du cabinet : 71% contre un peu plus de 38% en moyenne en France.

Pyrénées-Atlantiques : la plus forte densité de généralistes et la meilleure offre en eau

Dans les Pyrénées-Atlantiques, la majorité des indicateurs sont au vert. On y dénombre la plus forte densité de médecins généralistes : 206 pour 100 000 habitants contre un peu moins de 147 sur le territoire national. Logiquement, le volontariat pour assurer la permanence des soins est plus faible que dans la plupart des autres départements de la région, mais reste tout de même supérieur à celui observé en moyenne en France.
Autre record départemental : 99,9% de la population a accès à une eau ne dépassant pas le seuil de pesticides autorisé (moins de 84% en France). Bon élève également en ce qui concerne l’accueil des tout-petits (près de 64 places pour 100 enfants de moins de 3 ans contre un peu moins de 59 en France), son seul point faible concerne l’offre disponible pour les seniors (99,5 places pour 1 000 personnes de 75 ans et plus contre près de 115 sur l’ensemble du territoire).

Deux-Sèvres : des points forts, mais l’offre de généralistes la plus faible de la région

Pas simple de trouver un médecin généraliste dans les Deux-Sèvres. C’est là le principal point faible du département. En effet, en 2023, on ne compte qu’un peu plus de 124 généralistes pour 100 000 habitants (contre près de 147 en France), ce qui représente une baisse d’effectif de plus de 3% depuis 2020. Heureusement, 77% d’entre eux sont volontaires pour assurer une permanence des soins en dehors des heures d’ouverture des cabinets (un peu plus de 38% en France).
La situation est globalement bonne concernant les autres indicateurs. De fait, suite à une très forte amélioration de la qualité de l’eau depuis 2018, plus de 99% de la population a désormais accès à une eau ne dépassant pas les seuils autorisés de pesticides (moins de 84% en France). De même, le département détient un autre record : celui du plan grand nombre de places d’accueil pour les jeunes enfants  (72 places pour 100 enfants de moins de 3 ans contre 59 en France et près de 155) . Il est également en haut du classement, derrière la Creuse, pour ce qui concerne l’accueil des 75 ans et plus ( près de 155 places pour 1 000 seniors contre moins de 115 en France)

Vienne : la qualité de l’eau pour point faible

En Vienne, il ne s’avère pas trop difficile de trouver un médecin généraliste. Bien que les effectifs aient baissé depuis 2020 plus fortement que sur l’ensemble du territoire français, on compte encore près de 156 médecins pour 100 000 habitants (moins de 147 en France). De plus, ils sont fortement volontaires pour assurer des permanences de soins en dehors des heures d’ouverture de cabinet (65% contre un peu plus de 38% en moyenne en France).
En matière d’accueil, le département fait un vrai effort pour les tout-petits et, encore plus, pour les seniors. En effet, il dispose de près de 66 places pour 100 bambins de moins de 3 ans (moins de 59 au plan national) et plus de 152 places pour 1 000 seniors de 75 ans et plus (contre moins de 115 en France).
Son principal point faible concerne la qualité de l’eau qui s’est sensiblement dégradée depuis 2020. En 2023, seulement un peu plus de 67% de la population a accès à une eau ne dépassant pas les seuils autorisés de pesticides (un peu moins de 84% au plan national). C’est l’un des plus mauvais résultats de la région.

Haute-Vienne : un taux de médecins généralistes en forte baisse

Le département de la Haute-Vienne reste privilégié concernant la densité de médecins généralistes. En effet, en 2023, il comptabilise plus de 173 médecins pour 100 000 habitants, ce qui est nettement supérieur à la moyenne française (moins de 147). Par contre, la tendance est à une baisse spectaculaire depuis 2020 : -9% contre un peu moins de 3% au plan national. À l’inverse, le taux de volontariat pour assurer la permanence des soins en dehors des heures d’ouverture de cabinet a augmenté : 53% en 2022 contre 45% en 2020.
Concernant les autres indicateurs, on constate une légère dégradation de la qualité de l’eau depuis 2018. Mais près de 96% de la population conserve un accès à une eau ne dépassant les seuils de pesticides autorisés (moins de 84% en moyenne en France). Enfin, le département dispose d’une offre d’accueil pour jeunes enfants identique à celle observée en moyenne en France (un peu moins de 59 places pour 100 bambins de moins de 3 ans). Elle est plus faible concernant les seniors : seulement 107 places pour 1 000 personnes de 75 ans et plus contre près de 115 en France.

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