La Mutualité Française et l’Association des Maires de France publient la 2e édition de leur Baromètre santé-social

La 2ᵉ édition du Baromètre dresse un bilan sur les grands sujets de préoccupation des Français et leur évolution depuis 2020 : l'accès aux soins, la santé environnementale et l'action sociale. Il permet de suivre les évolutions depuis la première édition et met également en évidence les initiatives des mutualistes et des municipalités.

Le 23 novembre dernier, la Mutualité Française et l’Association des Maires de France et des présidents d’intercommunalités (AMF) ont publié leur deuxième édition du « Baromètre santé – social ». Le constat : en matière d’accès aux soins, de santé environnementale et d’action sociale, les disparités s’accentuent sur le territoire.

Accès aux soins : une offre en baisse et inégalement répartie

En France, au 1ᵉʳ janvier 2023, on recensait un peu moins de 99 500 médecins généralistes en exercice, soit 147 médecins pour 100 000 habitants. En 2020, ils étaient 151 pour soigner la même population. Désormais, 87% de la population vit dans un désert médical. Pour autant, la situation est loin d’être la même dans tous les départements. Ainsi, en haut du podium, les Hautes-Alpes bénéficient de 291 médecins pour 100 000 habitants. En bas : l’Aisne. La densité de médecins pour 100 000 habitants est inférieure à 100.
Même contraste en matière d’évolution entre 2019 et 2022. Déjà bien doté, le département des Hautes-Alpes enregistre la plus forte croissance en termes de densité : + 17%.  Les plus fortes variations négatives concernent la Guyane (-13%), la Creuse (-11%) et les Alpes-de-Haute-Provence (-10%). Entre ville et campagne, la situation ne se compare pas non plus. Un médecin généraliste libéral couvre en moyenne 5 km² en milieu urbain. En zone rurale, c’est 30 km².
À noter également : le recul du volontariat pour assurer la permanence des soins non programmés en dehors des heures d’ouverture des cabinets. En 2012, le taux moyen de volontariat était de 73%. Il est tombé à 38% en 2022. Aussi, pour maintenir une offre de soins suffisante et assurer une permanence sur le territoire, la Mutualité Française émet des propositions. Elle préconise, notamment, de renforcer les soins de ville et de travailler à une meilleure coordination avec l’hôpital. Elle propose par ailleurs, de créer des équipes de soins traitantes. Ces dernières regrouperaient des professionnels médicaux et paramédicaux, notamment des pharmaciens, pour mieux accompagner les patients

Santé environnementale : les Français, inquiets

La prise de conscience est désormais indéniable : 92% des Français estiment, aujourd’hui, que l’environnement a un impact sur leur santé. Parmi leurs principales préoccupations : les pesticides, la pollution de l’air et la qualité des aliments. Vient, ensuite, la qualité de l’eau.
De fait, la pollution de l’air est un véritable enjeu de santé publique. On estime, en effet, qu’elle serait responsable de près de 40 000 décès par an de personnes de plus de 30 ans. Toutefois, d’un territoire à l’autre, la situation diffère encore. Globalement, il vaut mieux vivre à la campagne que dans une métropole. En effet, chaque commune émet, en moyenne, 4 kg de particules fines (PM 2,5) par habitant. Ce chiffre baisse à 3 kg dans les communes de moins de 2 000 habitants. A contrario, il grimpe à 21 kg dans les villes de plus de 50 000  habitants. Les zones agricoles et anciennement industrielles cumulent également des expositions fortes à certains polluants.
Quant à l’eau de distribution, sa qualité est globalement bonne. Mais elle tend, tout de même, à se détériorer. Ainsi, en 2018, un peu plus de 9% de la population avait été exposée, au moins une fois dans l’année, à un problème de dépassement des seuils de pesticides autorisés. En 2021, ce problème a concerné plus de 17% de la population, voire plus de 20%, dans certains départements. Sur certains territoires, le problème s’avère même récurrent (plus de 30 jours d’affilée). C’est notamment le cas en Nouvelle-Aquitaine.

Petite enfance : moins de places et des disparités sur le territoire

En 2020, il est toujours aussi compliqué de faire garder son bout de chou. Tous modes de garde confondus, on dénombre, en effet, un peu moins de 59 places pour 100 enfants de moins de trois ans. C’est 4% de moins qu’en 2017 ! Heureusement, la diminution du nombre d’enfants du même âge compense en partie cette réduction de l’offre. Sur les territoires, même constat : l’offre n’est pas la même. Le rapport s’établit de 1 à 7. Avec 83 places pour 100 enfants, le département de la Mayenne est le mieux doté. Mais, avec seulement 11 places, celui de la Guyane fait triste figure. Autre problème à signaler : la pénurie de professionnels. Il concerne près de la moitié des structures d’accueil collectif.
Par ailleurs, pour accompagner les parents dans leur rôle éducatif et favoriser le bien-être des enfants, il existe également différents dispositifs. Parmi eux : les contrats locaux d’accompagnement scolaire (Clas), les réseaux d’écoute et d’appui aux parents (Réaap) et les lieux d’accueil enfants-parents (Laep). En 2020, près de 7% des familles ayant au moins un enfant de moins de 18 ans ont pu en bénéficier.  Mais elles étaient près de 34% dans le département de la Drôme contre moins de 2% en Indre-et-Loire ou en Vendée.

Personnes âgées : des situations différentes

En 2021, tous types de structures d’accueil confondus, la France comptabilise près de 115 places pour 1 000 personnes de 75 ans et plus. Alors que cette population a fortement augmenté depuis 2018, le nombre de places a, quant à lui, reculé (124 places en 2018). Sans surprise, le taux d’équipement varie sur le territoire. De fait, les départements ruraux s’avèrent nettement mieux dotés. Ainsi, la Lozère dispose de près de 196 places contre seulement 84 à Paris ou 35 à la Réunion. Du côté des tarifs, les disparités sont encore plus fortes. Il est ainsi clairement plus onéreux de résider dans un établissement situé dans les Hauts-de-Seine, à Paris ou dans les Yvelines qu’en Haute-Saône, en Meuse ou dans le Cantal. Mais globalement, 76 % des personnes accueillies dans un établissement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ne peuvent financer leurs frais de séjour avec leurs revenus courants.
Le quotidien n’est pas non plus totalement le même pour les seniors de plus de 75 ans. En moyenne, 42,5% d’entre eux vivent seuls. À Paris, c’est le cas pour 51% d’entre eux. Dans la Nièvre, les Hauts-de-Seine ou encore dans le Nord, ils sont un peu plus de 47%. A contrario, ce chiffre est nettement moins élevé dans les départements et régions d’Outre-Mer ainsi que ceux du sud de la France.  De même, 81% des plus de 75 ans sont à moins de 5 min en voiture des principaux services de la vie courante (durant les heures creuses). Pour autant, ce chiffre chute dès lors qu’on réside dans une région moins peuplée ou montagneuse, comme la Corse ou le Massif central.

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Communes et mutuelles engagées pour répondre aux attentes des Français

L’accès aux soins ne relève pas obligatoirement de la compétence des maires. Pour autant, les maires et présidents d’intercommunalité se mobilisent pour maintenir ou développer une offre de santé de proximité sur leur territoire.
De son côté, la Mutualité Française et les mutuelles s’engagent également. Leur offre d’établissements sanitaires et médico-sociaux est complète : des cliniques, des centres dentaires, des centres optiques, mais aussi des crèches, des Ehpads… Répartis sur l’ensemble du territoire, ces établissements sont ouverts à tous et à prix maîtrisés.
La Mutualité Française est également force de propositions concernant l’organisation de notre système de santé : la généralisation de l’exercice regroupé, le partage de compétences entre professionnels, la médecine de ville comme point d’entrée privilégié dans le système de santé, l’équipe de soins traitantes… Enfin, en matière de santé environnementale, maires, présidents d’intercommunalité et mutuelles sont à l’origine de nombreuses initiatives conjointes pour limiter l’exposition des populations à des substances nocives et pour les sensibiliser à l’importance d’adopter les bons gestes pour leur santé.

Le Baromètre met également en évidence toutes les initiatives mises en place par les mutualistes et les municipalités dans le domaine de la santé et de l’action sociale.

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