Soins de premier recours : les atouts des centres de santé mutualistes

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Les centres de santé mutualistes constituent une solution pour organiser un parcours de santé autour du patient. Ces structures offrent ainsi des soins de premiers recours à des tarifs abordables. Ce modèle a été présenté le 22 mars, à Nantes, à l’occasion des journées annuelles des centres de santé de la Mutualité Française.

Le premier recours pour améliorer le parcours de soins

Avec plus de 500 centres de santé sur le territoire national, la Mutualité Française offre une médecine de premier recours à des tarifs accessibles. Aujourd’hui, déplore le Dr Jean-Martin Cohen Solal, le système de santé est focalisé sur l’hôpital et les spécialistes, alors que le point d’entrée des malades est le médecin généraliste. Pour le directeur général de la Mutualité Française, il faut donc « organiser l’offre autour du parcours du patient ».

Le rôle des centres de santé dans la médecine de premier recours a été au cœur des des journées annuelles du Réseau national des centres de santé mutualistes, organisé lee 22 mars à Nantes (Loire-Atlantique).

L’organisation des soins de premier recours vise à « favoriser l’entrée dans le système de soins pour le diagnostic, l’orientation et le traitement » et « organiser le suivi du patient et la coordination de son parcours de santé », explique le Dr Cohen Solal.

Mode d’organisation « pionnier »

Pour l’heure, la coordination et de l’accompagnement au sein d’un système de santé laisse une place importante dans notre pays à l’autorégulation « en termes de localisation, de pratique et de mode d’exercice » pour les professionnels de santé, estime Julien Mousquès, économiste à l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes).

Pourtant, les performances du système français sont, pour cet économiste, « contrastées ». « Situé au 7e rang des pays développés pour la dépense par tête, et parmi les pays les plus dynamiques, en pourcentage du produit intérieur brut (PIB) », il affiche également de fortes inégalités sociales de santé. Exemple : la mortalité infantile place la France au 14e rang des pays développés. En outre, « les comportements à risque sont plus marqués chez les plus défavorisés », qui ont moins accès à la prévention.

Pour renforcer l’accès aux soins, Julien Mousquès estime que l’organisation des soins de premier recours, au sein des centres de santé, passe par la mise en œuvre de la « coopération entre professionnels », mais aussi par « la mise en place de nouveaux modes de rémunération », ou encore « le développement du tiers payant sur la part complémentaire ».

La Mutualité Française compte aussi « développer les conventionnements » avec les professionnels de santé, « encourager de nouvelles relations entre le patient et l’équipe de soins de premier recours, pour améliorer l’efficience de la prise en charge » et, enfin, « développer l’exercice pluri-professionnel regroupé », a rappelé Delphine Hernu, chef de projet à la Mutualité Française.

Pour Jean-Martin Cohen Solal, « avec ses centres de santé, la Mutualité Française est précurseur ». En écho, Julien Mousquès estime que les centres de santé « sont un mode d’organisation pionnier ».

Financer les centres de santé : l’accord national à échéance en 2013

Les centres de santé, reconnus depuis 1999 par le Code de la santé publique, perçoivent un financement de l’assurance maladie conformément à un accord national, négocié tous les cinq ans. Arrivé à échéance en avril 2013, cet accord devrait être reconduit « tacitement », a indiqué, le 22 mars, le président du Regroupement national des organisations gestionnaires de centres de santé, Laurent Eveillard.

Confrontés à des difficultés économiques, les centres de santé veulent faire reconnaître leurs spécificités auprès de l’assurance maladie. C’est, par exemple, la gestion du tiers payant ou l’accueil des publics en difficulté sociale. « Le précédent accord, conclu en 2008, a permis à des centres de financer des actions de prévention, de mettre en place des actions de formation professionnelle ou de financer la coordination des soins », indique Laurent Eveillard.

Les conclusions d’une mission de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur les centres de santé sont attendues pour mai prochain. Ce rapport portera sur les activités, la place et le rôle des centres de santé, et sur leur équilibre économique.

Mylène Leroy, site www.mutualite.fr