Publié en juin, l'observatoire de la Mutualité Française dresse un état des lieux nuancé du sport-santé en France
Les Français se bougent-ils suffisamment ? Quelques jours avant l’ouverture des Jeux Olympiques et Paralympiques, la Mutualité Française publie un observatoire consacré au sport-santé.
Sport : peut mieux faire !
En France, 61% des personnes déclarent faire du sport au moins une fois par semaine. Mais 30% des Français affirment ne pratiquer aucune activité sportive ou presque, même modérée. Première cause : le manque de motivation (40%). Viennent ensuite les contraintes familiales, professionnelles ou scolaires (38%) et les raisons financières (31%). Pour autant, 93% des répondants sont convaincus que le sport est important pour la santé. C’est même, pour 71% d’entre eux, la première source de motivation pour bouger plus. Préserver sa santé est donc plus important que d’améliorer sa forme physique (51%), réduire son stress (38%) ou perdre du poids (34%). Autre enseignement de cet observatoire : l’importance de la pratique sportive diffère selon l’âge, le milieu socioculturel et la région. Ainsi, parmi les sportifs les plus assidus, on compte davantage de jeunes (72% contre 57% parmi les plus de 50 ans) mais aussi davantage de cadres (71% contre 57% d’ouvriers). Enfin, les plus « accros » résident plutôt dans le sud de la France que dans le nord. Alors même que les seniors y sont les plus nombreux, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur s’avère la plus sportive avec 71% de pratiquants hebdomadaires.
Bouger plus : une urgence de santé publique pour tous…
Selon de récentes données de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la sédentarité est, désormais, l’un des principaux facteurs de risque de mortalité liée aux maladies non transmissibles. Bien plus important encore que le tabagisme ! Et, en France, malheureusement, pas de quoi crier « Cocorico ! ». En effet, 95% de la population adulte s’avère dans une situation à risque sur le plan sanitaire. De fait, seuls 9,5 % des adultes se conforment aux recommandations de l’OMS en matière d’activité physique (contre 13,6% en moyenne en Europe). Avec le télétravail et l’utilisation du smartphone, ils passent en moyenne 12 heures assis les jours travaillés et 9 heures les jours non travaillés. La sédentarité et l’inactivité physique sont ainsi responsables de 40 000 à 50 000 décès par an. On estime le coût social à 140 milliards d’euros.
… mais, encore plus, pour les enfants !
Au plan mondial, seul 1 enfant sur 10 respecte les recommandations de l’OMS : pratiquer plus d’une heure d’activité par jour. En France, clairement, nos adolescents ne sont pas les plus actifs : le pays est relégué à la 119ᵉ position sur 146 en matière d’activité physique et sportive. Par ailleurs, s’agissant de la pratique sportive, on observe à nouveau des disparités sociales et territoriales. Seulement 36% des enfants d’ouvriers font du sport plusieurs fois par semaine, contre 53% des enfants de cadres. De même, on ne compte que 35% de jeunes sportifs réguliers en milieu rural contre 51% en Île-de-France. Partout, le manque d’activité des jeunes entraine de graves conséquences : baisse de l’espérance de vie en bonne santé, surpoids (15% des 8-17 ans) et obésité (6%).
Un accès et des équipements insuffisants et mal répartis
En France, plusieurs professionnels peuvent être les portes d’entrée du sport-santé : les généralistes, les masseurs-kinésithérapeutes, les ergothérapeutes et les psychomotriciens. Problème : leur accès n’est pas facile partout. Certains départements sont bien dotés. D’autres beaucoup moins. Il en va de même pour les installations sportives : bassins de natation, courts de tennis, salles de sport, salles de bowling, stades, terrains en accès libre, sites et espaces de sport de nature… Mieux vaut vivre en métropole et dans les zones faiblement urbanisées. En effet, les Français disposent en moyenne de 46 équipements pour 10 000 habitants. Mais, Paris ne compte que 14 équipements et la Seine-Saint-Denis, 15. Ce n’est pas beaucoup mieux pour le département des Bouches-du-Rhône (27) et celui du Rhône (30). Quant à Mayotte, la population doit se contenter de 12 équipements pour 10 000 habitants.
► À télécharger : L’Observatoire sport-santé