Près de 500 personnes réunies à l’Espace Médoquine de Talence pour débattre de l’avenir de notre système de santé

Preuve est faite que les Aquitains se sentent très concernés et préoccupés par les questions de santé : près 500 participants étaient présents à la conférence « Votre santé en 2012 : agissons pour rester solidaire », organisée par la Mutualité Française Aquitaine à l’Espace Médoquine de Talence le 1er février dernier.

Etienne Caniard, Président de la Mutualité Française a présenté les propositions des mutuelles pour un système de santé « plus juste, plus efficace et pérenne ». Ces propositions portent à la fois sur :

  • une réforme du financement de l’assurance maladie obligatoire ;
  • les rôles respectifs de l’assurance maladie et des mutuelles ;
  • l’amélioration de l’organisation et l’efficience de l’offre de soins ainsi que de la prise en charge des patients ;
  • et le droit à une complémentaire santé solidaire pour tous.

 « Il ne s’agit pas d’avoir un vision catastrophiste de notre système de protection sociale, a expliqué Etienne Caniard. Mais il faut avoir conscience que si nous ne nous prenons pas la juste mesure des risques qui pèsent sur notre système de protection sociale, nous risquons de nous réveiller, un jour, un peu tardivement, avec un système qui ne fonctionne plus et qui a multiplié les exclusions ».

Le débat auquel ont participé Solange Ménival, Vice-Présidente du Conseil régional Aquitaine en charge de la santé durable, Dominique Gillaizeau, Présidente du Collectif Interassociatif sur la Santé d’Aquitaine, Pierre Tartakowsky, Président de la Ligue des Droits de l’Homme; le Docteur Frédéric Cordet, représentant de l’Union Régionale des Professionnels de Santé Médecins Libéraux d’Aquitaine et Dominique Joseph, membre de la Fédération Nationale de la Mutualité Française, a été riche en échanges francs et directs sur le coût de la santé, l’organisation des soins, le financement de la protection sociale et les dépassements d’honoraires.

Consultez ci-dessous la retranscription intégrale des échanges :

Ils ont dit…

« La santé pèse de plus en plus lourd dans notre budget. Et pour certains d’entre nous, elle nécessite au mieux des sacrifices, au pire, de renoncer aux soins ». Alain Dumas, Président de la Mutualité Française Aquitaine.

« J’ai peur de l’avenir quand on voit à quelle vitesse se dégrade l’accès aux soins » Dominique Gillaizeau, Présidente du Collectif Interassociatif sur la santé en Aquitaine.

 » Ce que réclament les praticiens, c’est une juste rémunération de leurs actes puisque tout le monde est d’accord pour dire qu’un acte chirurgical réalisé aujourd’hui n’est pas fait dans les même conditions qu’il y a trente ans. Or les tarifs sont les mêmes ». Frédéric Cordet, représentant de l’Union Régionale des Professionnels de Santé Médecins Libéraux d’Aquitaine.

 » Le jour où la santé sera massivement un privilège, les autres droits fondamentaux seront aussi des privilèges ». Pierre Tartakowsky, Président de la Ligue des Droits de l’Homme.

« Les maladies ont changé. Nous avons un système de soins qui s’est bâti pour lutter contre les maladies infectieuses. Ces maladies infectieuses ont été vaincues avec succès heureusement mais d’autres maladies sont apparues et, depuis 20 ans, elles montent en puissance : ce sont les maladies chroniques. Nous n’avons pas pris conscience de ce virage épidémiologique ». Solange Ménival, Vice Présidente du Conseil Régional d’Aquitaine, en charge de la santé durable.

« La médecine de premier recours fait complètement défaut aujourd’hui. Elle est délitée, ce qui pose des problèmes de renchérissement des inégalités ». Dominique Joseph, membre de la Mutualité Française.

« La priorité, aujourd’hui ,est de mettre fin à cet écart entre les tarifs de remboursements et les prix réels. Cette différence entre l’affirmation d’un droit et l’exercice, c’est ce qu’on est en train de fabriquer avec l’assurance maladie. On se paie de mots en parlant de remboursement, sans voir que les taux de remboursements s’appliquent à des bases qui les rendent complètement inefficaces ». Etienne Caniard, Président de la Mutualité Française.