Cotisations : Sur 100€ encaissés par les mutuelles, plus de 69€ sont reversés aux adhérents sous la forme de remboursements et près de 15€ sont reversés à l'Etat sous la forme de taxes.
La Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques (DRESS), vient de publier son rapport annuel sur la situation financière des organismes complémentaires en assurance santé. Il souligne les efforts des vraies mutuelles en faveur de leurs adhérents.
LES ADHERENTS DES MUTELLES SE SONT VU REDISTRIBUER 79% DU MONTANT DE LEURS COTISATIONS CONTRE SEULEMENT 75% POUR LES CLIENTS DES ASSURANCES
Dans le secteur de la complémentaire santé, la concurrence s’est particulièrement accrue. Il existe de plus en plus d’opérateurs : historiquement, les mutuelles, mais aussi, les instituts de prévoyance, les assurances et même, plus récemment, les banques. Les mutuelles, les « vraies », sont régies par le code de la Mutualité. Ce sont des entreprises privées à but non lucratif. La santé est leur principale activité (85%) contrairement aux assurances (6%). Le rapport de la DRESS dresse trois constats les concernant.
Les mutuelles redistribuent davantage à leurs adhérents
Entre 2018 et 2019, pour l’ensemble des opérateurs, la croissance des prestations reversées aux assurés, notamment sous la forme de remboursement des soins, a été supérieure à celle des cotisations encaissées : 2,4% contre 1,9%. Pour tous les assurés, le « retour sur cotisation » s’est donc amélioré. Mais pas de la même manière : si les adhérents des mutuelles se sont vu redistribuer 79% (hors taxe) (1) du montant des cotisations encaissées par les mutuelles, les clients des assurances n’ont perçu que 75%.
Les mutuelles continuent de faire baisser leur frais de gestion
Les frais de gestion des organismes complémentaires sont souvent décriés. Ils sont pourtant en grande partie incontournables. Ils englobent, notamment, les coûts pour traiter et effectuer les remboursements des assurés, pour accueillir les salariés et les assurés, pour attirer de nouveaux clients, pour proposer de nouveaux services… Pour l’ensemble des organismes, en 2019, ces frais de gestion ont représenté 20% des cotisations mais seulement 19% pour les mutuelles. En un an, ces dernières ont en effet réduit leurs frais de 1,4% tandis que les assureurs les ont augmentés de 7%. En cause : les montants importants investis par ces derniers dans les campagnes publicitaires, le marketing et la rémunération d’intermédiaires comme les courtiers ou les plateformes comparatives.
Les mutuelles sont mal récompensées de leurs efforts
Sur le marché de la complémentaire santé, les mutuelles restent majoritaires avec 50% des cotisations collectées en 2019. Pour améliorer le service rendu à leurs adhérents, elles sont très attachées à maitriser leur frais de gestion. Pourtant, leurs efforts sont mal récompensés. Alors que leur taux de redistribution est nettement inférieur à celui des mutuelles, ce sont les assurances qui ne cessent de progresser sur le marché : + 1,2% en 2019. « Ces résultats témoignent d’un marché très concurrentiel qui ne récompensent pas ceux qui font le plus d’effort aux bénéfices des assurés » souligne Thierry Beaudet, Président de la Mutualité Française.
Depuis le 1er décembre dernier, tous les assurés ont désormais la possibilité de changer d’organisme de complémentaire santé quand ils le veulent. Il est fort à parier que cela va encore renchérir la concurrence et, du même coup, les frais de gestion. A chacun alors de se rappeler : les vraies mutuelles ne rémunèrent pas d’actionnaires. Choisir une vraie mutuelle, c’est aussi encourager un autre modèle économique : celui de l’économie sociale et solidaire.
(1) Hors frais de gestion de traitement des assurés