Coronavirus : solidaire, le mouvement mutualiste est au rendez-vous

« On croit souvent que les mutuelles ne font que rembourser les dépenses de santé en complément de l’assurance maladie, explique Jean-Louis Jayat, président de la Mutualité Française Nouvelle-Aquitaine. Or, elles gèrent également de nombreux établissements : des cliniques, des services de soins infirmiers à domicile, des établissements d’accueil pour les personnes âgées dépendantes, des crèches… Elles déploient aussi des actions de prévention pour aider les gens à préserver leur santé. Et face au Coronavirus, aujourd’hui, tout le mouvement est mobilisé ».

Complémentaire santé et prévoyance : continuité des droits pour soutenir les plus fragiles

Aujourd’hui, le premier risque auquel sont confrontés les citoyens, c’est celui de la contamination.
Pour l’éviter, le confinement a été décidé, entraînant des arrêts de travail pour certains, du chômage partiel, pour d’autres. Pour assurer la continuité des droits des 35 millions de personnes qu’elles protègent, la Mutualité Française et les mutuelles ont pris plusieurs mesures de solidarité, notamment :

• Le maintien des garanties des contrats pour les très petites entreprise (TPE) et les travailleurs non-salariés en retard de paiement des cotisations,
• La suspension et le report, au cas par cas, des versements des cotisations pour les entreprises en difficulté qui en font la demande,
• La prise en charge des arrêts de travail pour des raisons de vulnérabilité (femmes enceintes, malades chroniques) alors même qu’il ne s’agit pas d’arrêts maladie à proprement parler,
• La mobilisation des fonds d’aide sociale pour répondre aux situations individuelles les plus difficiles.

Etablissements de soins et de services : réorganisation et entraide

Aux côtés de l’hôpital public et de l’ensemble des soignants dont nous saluons, une nouvelle fois, l’abnégation dans l’engagement, les établissements mutualistes sont pleinement mobilisés. En complément des décisions prises par le gouvernement, des mesures se sont également rapidement imposées. « Partout, les cliniques, les établissements qui hébergent des personnes dépendantes, les centres dentaires, les services de soins infirmiers à domicile … ont dû se réorganiser dans l’urgence pour faire face à la crise, protéger les plus fragiles, prodiguer des soins, augmenter les capacités d’accueil… » explique Jean-Louis Jayat.

En Gironde, des tentes ont été dressées devant la clinique mutualiste de Lesparre et celle de Pessac pour accueillir les malades et orienter ceux présentant les symptômes du Covid sans risquer de contaminer les autres. A Lesparre, l’accueil des consultations obstétriques a été déplacé et une aile de l’établissement réservée aux soins palliatifs a été réaménagée pour accueillir des malades du Covid 19 et des lits de réanimation. A Bordeaux, un des centres dentaires mutualistes fonctionne 7 jours sur 7 pour assurer les urgences. « Partout, on redouble d’initiatives et d’efforts » poursuit Jean-Louis Jayat. Dans les Landes, un réseau de « makers » amateurs, passionnés par l’impression 3D, soutenu activement par la Mutualité Française Landes, fabrique des visières de protection pour le personnel médical et médico-social du département. Certaines crèches restent ouvertes, comme à Limoges et Bosmie-L’aiguille pour pouvoir accueillir les enfants des soignants. Même chose dans la Vienne où, par exemple, les ambulanciers mutualistes, en partie en baisse d’activité, viennent prêter main forte au personnel des EHPAD. « Ils sont formés à la désinfection et, de fait, peuvent venir soulager un peu le personnel, épuisé et également éprouvé » explique Jean-Louis Jayat.

Prévention : de nouvelles modalités d’intervention

Habituées à déployer des interventions sur tout le territoire auprès des populations et des publics fragiles, les équipes chargées de la prévention à la Mutualité Française Nouvelle-Aquitaine, poursuivent leur activité. « En cette période où la majeure partie de la population doit rester à la maison, on s’efforce de maintenir le lien et de trouver de nouvelles modalités d’intervention, explique Michel Pionnier, responsable du Pôle Promotion Santé.

Un exemple : cette semaine, deux premières vidéos ont été tournées pour poursuivre le programme « Bouge tes baskets » mené avec le soutien financier de l’Agence régionale de santé, pour inciter 700 écoliers à pratiquer régulièrement une activité physique et lutter contre les effets de la sédentarité. Elles ont été adressées aux enseignants qui les relaieront. Deux autres vidéos sont en cours de montage et une en tournage.

Autre illustration en Charente où les habituels « Café des aidants » ne peuvent plus se tenir : pour maintenir le lien avec tous ceux qui apportent un soutien quotidien à un proche, les équipes ont contribué à la rédaction d’une gazette, « la Gazette des aidants ». Au menu : de l’information, des trucs et astuces, des recettes et des activités ludiques pour qu’ils puissent s’accorder un peu de répit et s’évader du quotidien. Le deuxième numéro est déjà en cours de rédaction.

Pour Michel Pionner, continuer d’aider les gens à prendre soin de leur santé et veiller autant que possible à améliorer leur bien-être est une priorité, encore plus en période de confinement. Il faut également préparer l’après et réajuster les interventions pour tenir compte de la crise qui aura été traversée et de ses enseignements. Et Jean-Louis Jayat de conclure : « La solidarité, c’est dans l’ADN des mutuelles ».