En décembre dernier, la Mutualité Française et l’Association des Maires de France et des présidents d’intercommunalités (AMF) ont publié le premier baromètre santé-social. Il présente les données et initiatives dans trois domaines : l’accès aux soins, la santé environnementale et l’action sociale. Zoom sur la Nouvelle-Aquitaine et ses départements.
Accès aux soins : une région plutôt bien lotie en dépit de disparités territoriales
En France, on compte en moyenne 151 généralistes pour 100 000 habitants. En Nouvelle-Aquitaine, 6 départements sont dans une situation plus favorable avec, en tête, la Gironde (182 généralistes) et en queue de peloton, les Deux-Sèvres et la Creuse (129). Source de préoccupation, les départements pauvres en généralistes sont également souvent ceux qui comptent le plus de médecins âgés de plus de 60 ans, notamment en Creuse (39%) et en Dordogne (38%).
Plusieurs sources de satisfaction existent toutefois. Ainsi, dans 10 des 12 départements de la région, la part des spécialistes pratiquant des tarifs maîtrisés est supérieure à la moyenne nationale (75%). La Creuse se distingue en affichant un record de 100%, a contrario de la Gironde (73% seulement) et la Charente-Maritime (72%). Dans huit départements également, la part de la population accédant aux urgences en moins de 30 minutes est supérieure à la moyenne nationale (98%). Font exception : la Charente, la Corrèze, les Landes et surtout, le Lot-et-Garonne (91% seulement).
Santé environnementale : des indicateurs encourageants et d’autres inquiétants
Qualité de l’air, de l’eau, des sols, niveau d’exposition aux perturbateurs endocriniens…, ont des incidences directes sur la santé des populations. Parmi les indicateurs observés, en Nouvelle-Aquitaine, le taux de mortalité lié au cancer du sein ainsi que celui lié au cancer de la prostate sont très proches des taux moyens enregistrés à l’échelle nationale, sans toutefois les dépasser. Il en est pratiquement de même pour les taux de mortalité prématurée. Seuls 4 départements se distinguent : les Pyrénées-Atlantiques enregistrent un taux plus faible que le taux français (1,6 cas pour 1 000 habitants contre 1,9) tandis que 3 autres ont un taux plus élevé. Parmi eux : la Charente-Maritime (2,1), Le Lot-et-Garonne (2,1) et la Charente (2,2).
Le taux d’incidence de puberté précoce est, par contre, plus préoccupant. En Nouvelle-Aquitaine, pour les garçons, 7 départements enregistrent un taux d’incidence supérieur au taux moyen national (0,2 pour 10 000 garçons), notamment, les Landes où il est le plus élevé (0,6). Idem pour les filles : 7 départements sont dans une situation plus défavorable et, notamment, la Gironde avec un taux de 4,8 pour 10 000 contre 2,7 en moyenne en France.
Deux autres indicateurs affichent également des résultats mitigés : la qualité de l’eau et la qualité de l’air intérieur avec le radon. De fait, si la qualité de l’eau est globalement bonne en France avec 91% de la population qui a accès à une eau ne dépassant jamais les normes limites en termes de présence de pesticides, la situation est plus contrastée en Nouvelle-Aquitaine et, notamment, dans 6 départements : la Charente-Maritime (76% de la population), les Deux-Sèvres (56%) et surtout la Charente (36%). Enfin, dans 4 départements, une part importante de la population est potentiellement exposée au radon : 46% dans les Deux-Sèvres et, surtout, 82% en Corrèze, 92% en Haute-Vienne et 98% en Creuse.
Action sociale : des efforts très contrastés concernant le grand âge et le handicap
Dans 6 départements de Nouvelle-Aquitaine, le nombre de places d’accueil pour le quatrième âge est plus élevé que sur l’ensemble de la France (124 places pour 1 000 habitants de 75 ans et plus). Bonne élève, la Dordogne compte près de 160 places mais Le Lot-et-Garonne n’en dispose que de seulement 114, la Vienne de 107 et les Pyrénées-Atlantiques de 104.
Concernant le handicap, les efforts en Nouvelle-Aquitaine sont globalement significatifs : seul le département de la Gironde, avec seulement 5,7 places d’accueil pour 1 000 adultes entre 20 et 59 ans est en dessous de la moyenne française (6,3 places). L’offre la plus importante se trouve en Creuse (14,3 places) ainsi qu’en Corrèze (15,5 places).
Consulter le baromètre santé-social publié par la Mutualité Française et l’AMF