Communiqué commun de la Mutualité Française Aquitaine, du Collectif Inter Associatif sur la Santé en Aquitaine, de la FNATH Gironde, association des accidentés de la vie , de la CFDT Aquitaine, de la CGT Gironde, de l’UNSA Aquitaine et de Patrick Henry, Président de la Conférence Régionale de Santé et de l’Autonomie en Aquitaine.
Le 24 août dernier, dans son plan de rigueur, le Premier Ministre a annoncé sa décision de doubler la taxe sur les complémentaires santé. Nous, représentants de la Mutualité Française Aquitaine, du Collectif Inter Associatif Sur la Santé en Aquitaine, de la FNATH Gironde, de la CFDT Aquitaine, la CGT Gironde, l’UNSA Aquitaine et de la Conférence Régionale de Santé et d’autonomie en Aquitaine, dénonçons d’une même voix une mesure néfaste qui menace l’accès aux soins de tous les Aquitains.
Après une première hausse en 2010, le Gouvernement a choisi d’augmenter une nouvelle fois les taxes sur les complémentaires santé. En 2012, elles devront payer 1,1 milliards d’euros supplémentaires. Les mutuelles, organismes à but non lucratif, n’auront d’autres choix que de répercuter cette hausse sur les cotisations de leurs adhérents pour maintenir leur équilibre financier.
Il faut être clair : taxer les mutuelles, c’est faire supporter un nouvel impôt indirect sur l’ensemble des ménages, sans tenir compte de leur niveau de revenus. C’est également prendre le risque de voir les familles moyennes et modestes contraintes, pour des raisons financières, à choisir des niveaux de garanties moins protectrices, voire même à renoncer à leur couverture complémentaire santé et donc à l’accès aux soins. Rappelons qu’en Aquitaine, plus de 2 millions de personnes disposent d’une complémentaire santé mutualiste. Cette couverture est d’autant plus indispensable qu’avec le recul progressif de la prise en charge de l’Assurance Maladie, la moitié des dépenses de soins courants est à présent financée par les complémentaires santé.
Ensemble, nous dénonçons donc unanimement cette décision du Gouvernement et tirons le signal d’alarme. Si, à très court terme, cette taxe permettra de réduire les déficits publics, c’est une mesure injuste, incohérente et inefficace à plus long terme. Alors qu’en France, 8 millions de personnes vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté avec moins de 954 euros par mois, est-il réaliste de leur demander un effort financier supplémentaire pour accéder à un droit aussi fondamental que l’accès aux soins ? Est-il responsable de restreindre l’accès aux soins de tous, quitte à engendrer des complications dans les prises en charges sanitaires de beaucoup de nos concitoyens, pour un coût final à moyen et long terme qui sera nettement plus élevé pour la société ? Nous posons la question : comment faire face tous les jours et sans moyens aux déremboursements des médicaments, aux forfaits hospitaliers, aux dépassements d’honoraires et aux augmentations intempestives des restes à charge ?
La taxe sur les complémentaires santé est examinée cette semaine en séance publique à l’Assemblée Nationale. Nous invitons le Gouvernement et l’ensemble des parlementaires aquitains à plus de réalité et de meilleurs choix dans leur lutte contre les déficits publics. Se soigner devient de plus en plus difficile et beaucoup risquent d’y renoncer. Tout simplement.