UFC-Que Choisir a récemment publié une étude sur l’augmentation des tarifs des complémentaires santé. Étude contestée par la Mutualité Française, notamment sur sa méthodologie. Explications.
Avec la mise en place du 100% santé en optique et en dentaire, UFC-Que Choisir en a profité pour étudier les tarifs des complémentaires santé. L’association de défense des consommateurs a récemment publié ses conclusions, à savoir une inflation massive pour les usagers.
Or la Mutualité Française conteste la publication d’UFC-Que Choisir. Tout d’abord par rapport à la méthodologie utilisée. Pour son enquête, l’association a réalisé un « appel à témoignage » à partir de 500 exemples de contrats. Ce nombre très limité n’est pas du tout représentatif au regard des 40 millions de contrats gérés par les complémentaires santé. Cet appel à témoignage n’est pas non plus significatif par rapport aux tarifs pratiqués.
De plus, la Mutualité Française rappelle que la mise en place du reste à charge zéro n’a pas de réel impact sur le montant des cotisations. Tout comme la concurrence, qui dans le secteur des complémentaires santé, n’a pas freiné l’augmentation des dépenses de santé.
Méthode non représentative
Un « appel à témoignage » ne peut pas être considéré comme une méthode sérieuse et représentative pour analyser l’évolution des tarifs. Il existe plus de 450 organismes complémentaires d’assurance maladie, qui couvrent 95 % de la population française. Et les contrats sont extrêmement différents selon l’âge, la situation professionnelle et familiale.
La DREES (direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) publie chaque année un rapport. Cette étude repose sur une méthodologie solide, qui corrobore régulièrement les chiffres de la Mutualité Française. Les résultats des études de la DREES seront connus dans les prochains mois.
Evolution maîtrisée des cotisations
Par ailleurs, Thierry Beaudet, Président de la Mutualité Française, en profitait pour rappeler : « en 2020 nous prévoyons que les cotisations des mutuelles évoluent comme les années précédentes, en fonction de l’augmentation des dépenses de santé qui augmentent en moyenne de 3 % ». En effet, l’étude de la Mutualité Française, fondée sur un échantillon de 13 millions de personnes, indique une hausse moyenne de 2,4 % en 2020. Elle est plus faible sur les contrats souscrits en individuel (+ 2,2 %) et est plus élevée en collectif facultatif (+ 2,5 %) et en collectif obligatoire (+ 2,7%).
Thierry Beaudet ajoute que « le déploiement, depuis le 1er janvier, du reste à charge zéro n’a pas d’impact significatif sur le montant des cotisations. ».
Il rappelle également que « la résiliation à tout moment est contreproductive. Elle casse les mécanismes de solidarité et fera augmenter le coût d’acquisition d’une complémentaire santé. Le secteur est déjà très concurrentiel avec plus de 500 acteurs. Or, la concurrence ne fait pas baisser les prix des complémentaires santé ; prix qui sont directement liés à l’augmentation des dépenses de santé. ».