Stabilité du nombre d’interruptions volontaires de grossesse

Le nombre d’interruptions volontaires de grossesses (IVG) demeure stable en France, autour de 222.000 par an, indique une étude publiée le 21 juin par le ministère de la Santé. Les femmes y ont davantage recours entre 20 et 24 ans.

En France, 222.500 interruptions volontaires de grossesses (IVG) ont été réalisées en 2011, ce qui équivaut à un taux de recours de 15,1 pour 1.000 femmes. « Un nombre stable depuis 2006, après une dizaine d’années de hausse », indique la direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques (Drees) dans une étude publiée le 21 juin. Les données provisoires portant sur l’année passée confirment cette tendance. Ainsi, « le nombre d’IVG n’a pas augmenté fin 2012, malgré l’annonce du déremboursement des pilules de 3e et 4e générations au mois de septembre 2012 », poursuit ce service du ministère de la Santé.

Le recours à l’IVG, « y compris chez les plus jeunes, ne s’explique pas principalement par un défaut de couverture contraceptive » mais plutôt par une utilisation inadaptée ou un mauvais fonctionnement, ajoute la Drees. C’est notamment le cas d’ »un oubli de pilule » ou d’ »un accident de préservatif ». En effet, 91% des femmes de 15 à 49 ans déclarent utiliser un contraceptif, rapporte la Drees, citant le Baromètre santé de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes).

La contraception d’urgence plus utilisée
En outre, « les femmes connaissent de mieux en mieux la contraception d’urgence ». L’utilisation de la pilule du lendemain « s’est très fortement développée ». Celle-ci est accessible en pharmacie sans ordonnance et elle est gratuite pour les mineures, rappelle-t-on. De même, la pilule du surlendemain, qui nécessite une prescription médicale, a vu son nombre de boîtes vendues passer de 33.000 en 2011 à 40.000 en 2012.

Chez les femmes qui subissent une IVG, la tranche d’âge des 20-24 ans est la plus représentée, soit 27 femmes sur 1 000 en métropole et 50 femmes sur 1.000 dans les départements d’outre-mer (Dom). Contrairement aux idées reçues, la Drees observe, depuis le début des années 2000, une légère baisse chez les jeunes filles de moins de 20 ans : 14 sur 1 000 en métropole et 33 sur 1 000 dans les Dom.

Quelles sont les méthodes utilisées ? La part des IVG médicamenteuses est en hausse. En France métropolitaine, elles représentent désormais 48% des avortements réalisés en établissements de santé et 55% du total des IVG. A noter que sur l’ensemble du territoire, le secteur public assure plus de trois IVG sur quatre effectuées à l’hôpital. Dans certaines régions, le public assure la totalité des IVG, comme en Picardie ou en Martinique. A l’inverse, cette activité est moins prépondérante dans les établissements publics des régions Midi-Pyrénées (52%), Languedoc-Roussillon (63%), Ile-de-France (66%) et Guyane (64%).

Paula Ferreira (Mutualité Française)

Quelques notions pour le Limousin (Source ORS)

En 2007, le taux d’InterruptionsVolontaires de Grossesse était de 12,5 pour 1 000 femmes en Limousin (14,7 au niveau national).Le taux d’IVG de mineures était de 12,5 pour 1 000 femmes mineures, taux identique au taux métropolitain.Les taux d’IVG sont donnés selon la région d’intervention, soit la région ou a été réalisée l’IVG. Ce ne sont pas des données domiciliées.

Repères

  • janvier 1975 : la loi Veil autorise pour 5 ans l’interruption volontaire de grossesse (IVG).
  • janvier 1980 : l’avortement est définitivement légalisé.
  • janvier 1983 : remboursement de l’IVG à 80% par la Sécurité sociale et à 100% pour les femmes qui bénéficient d’une exonération du ticket modérateur.
  • 1989 : autorisation de l’IVG médicamenteuse.
  • juillet 2001 : la loi Aubry porte le délai de recours à l’IVG à 12 semaines de grossesse, contre 10 auparavant. Les textes d’application, publiés en 2004, autorisent l’IVG médicamenteuse en médecine de ville jusqu’à 7 semaines d’aménorrhée.
  • mai 2009 : un décret étend la pratique de l’IVG médicamenteuse aux centres de santé et aux centres de planification ou d’éducation familiale.
  • mars 2013 : l’IVG est remboursée à 100% par la Sécurité sociale pour toutes les femmes. Jusqu’alors, seules les mineures bénéficiaient d’un remboursement total. Les majeures étaient prises en charge à 70% en soins de ville ou 80% en établissement de santé.

Pour en savoir plus : Etude de la Dress. 2011