Les personnes les plus fragilisées psychologiquement par la crise sont notamment les jeunes, les étudiants et les femmes.
A la crise sanitaire s’ajoute désormais une crise psychique. Pour faire face à l’urgence et soutenir les plus fragiles, les mutuelles ont pris une décision : rembourser les consultations auprès d’un psychologue.
Une dégradation généralisée du moral des Français
1 Français sur 3 n’a pas le moral. C’est ce que révèle une récente étude réalisée auprès de 10 000 personnes. C’est 3 fois plus qu’il y a un an, lors du premier confinement. Les publics les plus fragilisés sont, sans surprise : les jeunes (36% des 19-24ans), les étudiants (38%) et les personnes en recherche d’emploi (41%). Les femmes sont aussi généralement plus touchées que les hommes (34% contre 29%).
Cette déprime généralisée entraîne de nombreux troubles (sommeil, stress, apathie…). Chez les personnes les plus vulnérables, ils affectent la santé mentale. En mars 2021, selon une étude de la DRESS (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), 72% des médecins généralistes constatent une hausse des consultations pour des symptômes d’anxiété ou de dépression depuis le début de l’épidémie de Covid-19. Et 16% d’entre eux estiment que ces consultations ont plus que doublé.
Renforcer la prise en charge de la santé mentale
Face à cette situation exceptionnelle, les mutuelles adhérentes à la Mutualité Française (FNMF) ont décidé de s’engager. Elles rembourseront les consultations de psychologues libéraux, qui ne sont pas prises en charge par l’Assurance Maladie, comme l’explique Thierry Beaudet, Président de la Mutualité Française :
Avec ce nouveau geste, nous avons souhaité apporter une réponse pérenne à cet enjeu de société et venir en aide aux Français, et en particulier les jeunes, dont le moral a été ébranlé par les confinements successifs et les restrictions liées à la crise sanitaire.
Cette initiative est portée par l’ensemble des organismes de complémentaire santé : les mutuelles de la Mutualité Française (FNMF), les assureurs de la Fédération Française de l’Assurance (FFA) et les institutions de prévoyance (CTIP). Mais avec quelques différences dans la mise en œuvre.
Concrètement, les mutuelles prendront en charge :
Un minimum de 4 séances par année ;
Pour un tarif de 60€ par séance dès le 1er euro facturé au patient ;
Après orientation du patient par un médecin.
La Fédération Française de l’Assurance (FFA) a indiqué que les assureurs en complémentaire santé rembourseront les consultations sur le même tarif mais se limiteront à 4 séances maximum. Les institutions de prévoyance (CTIP) s’engagent, quant à elles, à renforcer les dispositifs d’accompagnement qu’elles avaient déjà déployés auprès des entreprises et des salariés dès le début de la crise.
Une mesure bientôt en vigueur
Cette mesure sera très rapidement effective pour faire face à l’urgence. Pour le moment, elle n’est envisagée que pour 2021. Sa pérennisation sera, toutefois, étudiée au sein du mouvement mutualiste, comme le précise Thierry Beaudet lors d’une interview publiée sur le site de FranceInfo le 23 mars.
Prochaine étape : les représentants des 3 Fédérations de complémentaires santé (mutuelles, assurances, instituts de prévoyance) vont rencontrer prochainement les syndicats professionnels des psychologues et des médecins. Ces échanges ont pour objectif d’organiser la mise en œuvre opérationnelle de cette mesure.
Santé mentale et mutuelles : un engagement déjà ancien
Certaines mutuelles sont depuis longtemps engagées sur la question de la santé mentale. Il y a déjà près d’un quart des contrats des mutuelles qui remboursent des consultations ponctuelles auprès des psychologues. Et nombreuses sont celles, qui en parallèle, organisent également des actions de prévention. A travers ses mutuelles et ses professionnels et services de santé, le mouvement mutualiste est encore et toujours mobilisé pour lutter contre le Covid-19, comme en témoignent les nombreuses actions menées depuis le début de la pandémie.