La Conférence Régionale de la Santé et de l’Autonomie s’est réunie en séance plénière le 8 février pour examiner le projet de Plan Stratégique Régional de Santé (PSRS). La Mutualité Française Aquitaine a souhaité attiré l’attention sur plusieurs points de vigilance. Explications.
Parmi ces points figurent :
– les dépenses de santé restant à la charge des patients
Elles sont en augmentation constante depuis plusieurs années. En cause : l’importance croissante des dépenses non remboursées par l’Assurance Maladie et la multiplication des dispositifs de participation des usagers aux coûts des soins. Aussi, la Mutualité Française Aquitaine estime indispensable de connaître l’évolution des restes à charge pour la population, dans le domaine sanitaire comme dans celui des interventions médico-sociales. L’accessibilité géographique à des professionnels ou des services de santé doit, en effet, être renforcée par la garantie d’une accessibilité financière. L’état des lieux présenté dans le PSRS le montre : ce n’est plus toujours le cas pour certaines spécialités médicales ou chirurgicales.
– la qualité des prises en charge
Une tarification raisonnable des services de santé ou médicosociaux ne doit pas entraîner une baisse de leur niveau de qualité : quel que soit leur lieu d’habitation ou leurs moyens financiers, l’ensemble des usagers doit pouvoir bénéficier de service de qualité, en particulier ce qui concerne les services d’aide et de soutien à domicile. Le renforcement de cette qualité passe, notamment, par la formation initiale et continue des personnels intervenant dans ce domaine. Egalement par une plus grande coordination des acteurs qui pourrait être facilitée par le développement des maisons de santé en milieu rural comme réponse au problème de démographie des médecins et aussi en milieu urbain où vit la plus grande partie de la population régionale.
– la prévention
L’Union régionale insiste sur l’importance, pour la région, de se doter d’une politique de prévention forte et prospective qui, en plus de relayer les campagnes nationales, prenne pleinement en compte les besoins spécifiques de la population et des territoires, notamment dans le cadre d’un dépistage précoce des maladies et handicaps.
Il est certainement nécessaire de renforcer ou développer les actions ciblées sur les comportements à risque (consommation excessive de tabac, d’alcool, malnutrition…) mais, aussi, d’affirmer une véritable volonté d’agir ensemble, transversalement, sur les facteurs de risque individuels et collectifs tout au long de la vie (santé scolaire, santé au travail, logement, environnement…).
Par ailleurs, la Mutualité Française Aquitaine considère que ces objectifs ambitieux pour notre système de santé ne pourront se concrétiser que grâce à l’implication et la mobilisation des tous les acteurs à tous les échelons.
La mise en place de la Conférence Régionale de la Santé et de l’Autonomie (CRSA) et des Conférences de territoires représente une première approche du développement de la démocratie sanitaire régionale. Cette dernière doit, toutefois, s’étendre aux processus d’élaboration et d’évaluation : par exemple, en associant d’emblée les représentants de la CRSA et des Conférences de territoires à la démarche de suivi et d’évaluation du PSRS. La Mutualité Française estime, en effet, que la promotion de la démocratie sanitaire doit constituer une composante affirmée du PSRS. Tant à travers ses modalités de mise en œuvre qu’à travers ses financements.