L’état de santé des enfants s’améliore mais les inégalités sociales de santé persistent, révèle une étude menée auprès d’élèves de CM2 par le ministère de la Santé. C’est notamment le cas en matière de surcharge pondérale et de santé bucco-dentaire.
En France, moins d’un élève de CM2 sur cinq est en surcharge pondérale et, parmi eux, 4 % sont obèses. Ces dernières données, datant de 2008, marquent « une stabilisation de la prévalence de l’obésité et du surpoids […] déjà observée entre 2002 et 2005 », indique une enquête menée par le ministère de la Santé et publiée en septembre. Mais cette bonne nouvelle masque une persistance des inégalités sociales : 10 % des enfants sont en surpoids lorsqu’un de leur parent est cadre tandis que les enfants d’ouvriers sont deux fois plus nombreux (25%). Même tendance pour l’obésité, avec respectivement moins de 1% chez les enfants de cadres et près de 7 % pour les enfants d’ouvriers.
En parallèle, les « comportements bénéfiques pour la santé » sont « plus souvent déclarés » dans les milieux favorisés : consommer des fruits et légumes tous les jours, prendre régulièrement un petit déjeuner, ne pas consommer de boissons sucrées ou passer peu de temps devant la télévision.
Une couverture vaccinale en hausse
Si la santé bucco-dentaire des élèves s’améliore également, les écarts « se creusent » selon l’origine sociale, déplore l’étude. La proportion d’élèves sans aucune dent cariée a ainsi « augmenté plus fortement chez les enfants de cadres », passant de 65% à 74% (+ 14 %) entre 2002 et 2008. Dans le même temps, elle a progressé de 42% à 47% (+ 12 %) chez les enfants d’ouvriers. Pour ces derniers, en cas de carie, « le recours aux soins est moindre ». Au-delà de la santé, ces inégalités sociales se retrouvent aussi dans des domaines tels que l’apprentissage de la lecture ou de la natation.
Une évolution contraire est cependant observée en matière de vaccination. La couverture vaccinale contre la rougeole et l’hépatite B est en hausse et ce sont les enfants scolarisés dans une école relevant de l’éducation prioritaire qui sont les « plus nombreux à avoir reçu les trois de vaccination contre l’hépatite B » (55%). Explication avancée : une « moindre défiance » des familles modestes vis-à-vis de la vaccination et un « plus grand recours aux services de protection maternelle et infantile (PMI), particulièrement impliqués ».
Paula Ferreira