Un référent mutualiste au sein d'un Ehpad coordonnera toutes les interventions pour permettre aux personnes âgées dépendantes de continuer à vivre à leur domicile tout en soulageant leurs proches.
Avec le temps, la question finit par arriver : continuer à vivre chez soi ou emménager dans une structure dédiée aux personnes âgées ? Acteur et militant de la cause du grand âge, la Mutualité Française considère indispensable que les personnes âgées puissent avoir le choix. Elle s’engage dans une expérience innovante.
Tous les pays de l’OCDE sont confrontés à un fort vieillissement de la population. Pour autant, les situations diffèrent d’un pays à l’autre. Ainsi, en Europe, en moyenne, 32% des personnes âgées en perte d’autonomie résident dans un établissement. Elles ne sont que 12% au Canada. En France, 41% d’entre elles vivent dans un Ehpad (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes). Seules 59% des personnes âgées en perte d’autonomie continuent de vivre à leur domicile. Pour la Mutualité Française, il est important de leur laisser le choix. Cela implique de diversifier l’offre d’accompagnement, notamment en redéfinissant la place et le rôle des Ehpads.
L’Ehpad : pivot de « Innovation Domicile »
L’objectif est clair : offrir une alternative à l’entrée dans un Ehpad. Un nouveau modèle d’organisation va donc être testé : « Innovation Domicile ». Il doit permettre aux personnes âgées en perte d’autonomie de continuer à vivre chez elles, dans un environnement sécurisé. Pour ce faire, un référent au sein d’un établissement ou d’un service mutualiste (Ehpad ou Service de Soins Infirmiers à Domicile) sera désigné. Il deviendra l’interlocuteur principal de la personne âgée et de son entourage. Son rôle : faciliter leur quotidien en coordonnant l’ensemble des interventions requises au domicile. A cette fin, il travaillera en étroite collaboration avec les acteurs sociaux, médico-sociaux et sanitaires du territoire.
« Nous sommes convaincus que l’avenir des Ehpads, c’est le domicile. L’idée n’est pas de les supprimer, mais de les transformer, de les ouvrir sur leur territoire respectif et d’en faire de véritables plateformes d’expertise gériatrique coordonnant l’intervention des professionnels de soins et d’accompagnement auprès des personnes âgées à domicile ». Thierry Beaudet, président de la Fédération Nationale de la Mutualité Française.
11 expérimentations et 274 bénéficiaires
L’expérimentation va impliquer 11 établissements durant 3 ans. Elle s’effectuera en lien avec le Ministère de la santé et l’Assurance maladie ainsi qu’en partenariat avec la Croix-Rouge française et l’association Hospitalité Saint-Thomas de Villeneuve. 274 personnes en perte d’autonomie vont pouvoir en bénéficier. Toutes souhaitent rester à leur domicile et acceptent le principe d’un accompagnement coordonné par un référent mutualiste. Leur situation et leur environnement seront évalués en prenant en compte leurs souhaits et ceux des aidants. Le soutien proposé portera sur l’aide au quotidien, les soins, la sécurisation du logement. Il envisagera également la gestion des situations de crise ainsi que les activités sociales et les loisirs.
Sur le territoire néo-aquitain, 10 personnes vont prochainement expérimenter « Innovation Domicile ». Elles auront pour référent, un professionnel exerçant au sein du Pôle Le Hameau du Buis de Boisseuil. Situé en Haute-Vienne, ce dernier est géré par la Mutualité Française Limousine.