La Mutualité Française en Limousin et la CPAM 87 se sont rencontrées pour initier une démarche partenariale concernant le dispositif PFIDASS. L’objectif étant de lutter contre le renoncement aux soins dans la Haute-Vienne pour commencer.
Le mouvement mutualiste, partenaire du PFIDASS
Les responsables de la Mutualité Française en Limousin, union régionale et union territoriale, et de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie 87 (CPAM 87) se sont rencontrés le 23 août dernier. L’objet de cette rencontre était d’évoquer une démarche partenariale pour accompagner le dispositif PFIDASS en Haute-Vienne.
Le dispositif PFIDASS (Plate-Forme d’Intervention Départementale pour l’Accès aux Soins et à la Santé) a pour objectif d’accompagner les assurés sociaux dans leurs démarches de soins pour ceux qui y auraient renoncé.
Le dispositif PFIDASS repose sur deux piliers :
la détection des situations individuelles de renoncement (bilan des droits, repérage dans le parcours de soins) par divers acteurs (accueils des CPAM, Carsat, travailleurs sociaux, médecins…),
leur résolution par la Plateforme d’intervention départementale, qui met en place un accompagnement « sur mesure » puis un suivi, pendant 70 jours en moyenne, par un conseiller dédié qui aide l’assuré dans ses démarches.
La Mutualité a de forts atouts pour s’inscrire dans ce dispositif et contribuer à son déploiement. Grâce à un maillage territorial nourri et sa diversité d’établissements, elle peut assurer un rôle de détecteur (repérage des besoins) : dans ses services de soins pour l’union territoriale et dans les agences des mutuelles volontaires pour l’union régionale.
« Nous accordions une aide financière à certains patients à leur demande pour réaliser des soins, et pourtant ils ne l'utilisaient pas. »
Christian Fatoux, Directeur de la CPAM du Gard, à l'initiative du dispositif PFIDASS
26% des assurés renoncent à l’accès aux soins
En France, l’accès aux soins est normalement un droit garanti en préambule de la Constitution. Mais d’après des études réalisées dans plusieurs départements, 26 % (en moyenne) des assurés interrogés renoncent à ce droit.
Le projet est parti d’un constat réalisé en 2012 par le directeur de la CPAM du Gard, Christian Fatoux, à l’origine de l’expérimentation : « Nous accordions une aide financière à certains patients à leur demande pour réaliser des soins, et pourtant ils ne l’utilisaient pas ». Pour résoudre ce paradoxe, il a fait appel à l’Odenore, l’Observatoire des non-recours aux droits et services. La Mutualité Française PACA s’est impliquée dès le début du projet.
Pour faire reculer ce phénomène et faciliter l’accès aux soins, l’Assurance maladie a entamé une démarche de généralisation de ce dispositif spécial. Il va être peu à peu généralisé à toutes les caisses primaires d’ici mi-2018.
La Caisse de la Haute-Vienne l’a mis en place en 2017.
Les conséquences du renoncement aux soins peuvent être multiples : impact sur la santé physique et mentale, isolement ou encore dépenses de santé supplémentaires à long terme. C’est pourquoi cette initiative est accueillie favorablement par les personnels dédiés à ce dispositif « concret ». Dispositif qui s’inscrit naturellement dans les valeurs et les engagements mutualistes.