Pour préparer la réforme de la prise en charge de la dépendance, le gouvernement consulte actuellement les citoyens, professionnels et acteurs de santé dans plusieurs régions. Deux débats se sont tenus le 31 mai dernier à Bordeaux, en présence de Roselyne Bachelot, ministre des solidarités et de la cohésion sociale.
Débat interdépartemental
Le matin, le débat interdépartemental a réuni les acteurs et financeurs aquitains concernés par la dépendance autour de deux tables rondes : l’une a porté sur les enjeux du vieillissement, l’autre sur comment assurer une prise en charge de qualité des personnes âgées dépendantes.
Le Président de l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES), également représentant de la Mutualité Française dans l’un des quatre groupes de travail nationaux mis en place par le gouvernement, a insisté sur les quatre grands enjeux à relever dans les prochaines années :
– La solidarité financière mais aussi humaine (soutien des aidants par exemple) ;
– L’équité sociale (reste à charge) et géographique ;
– L’anticipation par la prévention et l’aménagement des milieux de vie ;
– L’organisation ainsi que l’articulation et la coordination des soins médicaux et services mis en place pour faciliter le quotidien des personnes dépendantes.
Alain Dumas, Président de la Mutualité Française Aquitaine, a quant à lui souligné la nécessité d’entamer collectivement un débat sur la maîtrise des coûts des services aux personnes. » La solvabilisation des personnes face au risque de la dépendance ne doit, en effet, pas conduire à une augmentation des restes à charge supportés par les familles » a-t-il ajouté.
Les participants ont également insisté sur le rôle essentiel des aidants (le plus souvent des aidantes) et sur le soutien qui devait leur être apporté, sur la nécessité de renforcer la prévention et, notamment, le repérage des signes annonciateurs d’une perte d’autonomie.
Enfin, des personnes en situation de handicap ont regretté que le débat sur la dépendance soit encore une fois partitionné en fonction de l’âge contrairement aux recommandations de la loi de 2005.
Débat régional
L’après-midi réunissait plusieurs régions : Limousin, Poitou-Charentes, Aquitaine et Midi-Pyrénées.Des experts, membres du groupe de travail national sur les enjeux démographiques et financiers de la dépendance ont répondu aux questions d’un panel de citoyens. Le débat a revêtu un caractère très technique.
Présente aux deux débats, Roselyne Bachelot a réaffirmé vouloir conforter et améliorer le socle de solidarité pour financer la dépendance. Elle est revenue sur les pistes actuellement à l’étude afin de trouver de nouvelles recettes : la hausse de la contribution sociale généralisée (CSG) et la création d’une deuxième journée de solidarité. Elle a aussi mentionné la possibilité de taxer le patrimoine mais a écarté la piste du recours sur succession qui lui paraît une démarche difficile sur le plan de la justice sociale.
Pour la ministre, deux points ne sont pas négociables : faire payer nos dépenses par les générations futures et ne pas pénaliser nos entreprises en cette période de sortie de crise.