Publié par la Mutualité Française, le carnet de santé met en regard des données sur la protection sociale, issues de sources institutionnelles, et la perception des Français.
Comment se porte notre système de santé ? Quels sont les enjeux à relever ? Pour éclairer les débats, la Mutualité Française a décidé de publier, chaque année, un état des lieux de la protection sociale en France.
Un diagnostic partagé
La première édition du carnet de santé de la Mutualité Française vient de sortir. Elle compile des données statistiques objectives, issues de sources institutionnelles, sur 6 thématiques phares. Elle les met également en regard avec des données de perception. Sa vocation ? Permettre de suivre l’évolution d’indicateurs clés de l’état de santé de la protection sociale en France ainsi que du ressenti des citoyens. Mais la véritable ambition de ce diagnostic est d’éclairer les débats sur les besoins auxquels les lois de financement, dont celle de Sécurité Sociale, doivent répondre. En effet, la protection sociale est un bien commun. Elle doit s’adapter aux évolutions en cours : le vieillissement de la population, l’augmentation de la dépendance, mais aussi, les transitions numériques et écologiques. Éric Chenut, président de la Mutualité Française, est clair : « Sans diagnostic partagé sur l’état de notre protection sociale, il ne sera pas possible de coconstruire les solutions indispensables à sa transformation ».
Un appel à des mesures structurelles
Avec la parution de son carnet de santé, le mouvement mutualiste lance aussi un cri d’alarme. En effet, après 30 années de régulation comptable, d’hyper-réglementation et de mesures d’économie à court terme, notre système de protection sociale ne tient plus ses promesses. De fait, il ne garantit plus, à tous, un accès effectif aux soins. Pas plus, d’ailleurs, qu’une protection sociale durable à toutes les étapes de la vie. Aussi, pour la Mutualité Française, un changement de méthode s’impose. Une approche globale et de long terme, avec un pilotage pluriannuel, s’avère indispensable. Gagner en efficience est également un impératif. Ce dernier implique la réalisation d’études d’impact ainsi qu’un suivi et une évaluation des politiques mises en place. Il nécessite aussi de limiter les actes redondants et d’arrêter de rembourser les médicaments dont le service rendu est insuffisant. De même, un plus grand partage des informations entre l’assurance maladie obligatoire et les complémentaires santé doit être recherché. Il permettrait, notamment, de lutter plus efficacement contre les fraudes, estime la Mutualité Française.