Un webdocumentaire sur les progrès de la recherche dans la lutte contre ces maladies
A l’occasion de la Journée mondiale contre le cancer, qui a eu lieu le 4 février, l’Association pour la recherche sur le cancer (Arc), l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et l’Institut national du cancer (Inca) ont coproduit un webdocumentaire sur les progrès de la recherche dans la lutte contre ces maladies. A vocation pédagogique, cet outil destiné au grand public est notamment visible sur le site www.recherche-tout-saccelere.fr.
« Il n’y a pas le cancer mais des cancers. Il n’y a pas des patients mais un patient. » Parce qu’elle contient l’espoir que suscitent aujourd’hui les thérapies ciblées et personnalisées contre les cancers, cette formule de Jacques Raynaud, président de l’Association pour la recherche sur le cancer (Arc) résume le message véhiculé par le webdocumentaire présenté conjointement le 31 janvier par cette association, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et l’Institut national du cancer (Inca).
Cet outil multimédia est en ligne depuis le 4 février, date de la Journée mondiale de lutte contre le cancer, sur un site Internet dédié ( www.recherche-tout-saccelere.fr) ainsi que sur les sites de ces trois organismes.
Son objectif : « Mettre en lumière les axes les plus prometteurs de la recherche contre le cancer avec, pour fil rouge, les avancées concourant au développement d’une approche individualisée du traitement des cancers », indique le communiqué de ces trois organismes. Il s’agit de « nouer un dialogue entre le public et les chercheurs » et de montrer que non seulement la recherche avance mais qu’en plus « tout s’accélère », comme l’ont expliqué Jacques Raynaud et le Pr Fabien Calvo, directeur de la recherche de l’Inca à l’occasion de la présentation de ce web documentaire.
Des pas de géant
« Il ne faut pas s’impatienter mais en même temps, il faut aller vite », « On a fait des pas de géant, et maintenant ça va aller plus vite », « Quand j’ai fini le traitement, j’ai eu une période où je me suis senti un peu seul »… Chercheurs et patients ou anciens patients se succèdent devant la caméra de l’agence Capa, qui a réalisé ce film interactif. Leurs témoignages s’entrelacent dans ses quatre parties, qui correspondent aux différents champs d’application de la recherche : comprendre, soigner, accompagner et enfin, prévenir et détecter.
« Mutation », « expression d’un gène », « protéine »… : dès lors qu’un mot savant est prononcé dans le commentaire, un pictogramme invite intuitivement l’internaute à cliquer pour en obtenir une définition.
En visionnant in extenso ces 52 minutes, ou en choisissant de naviguer librement dans chacun des chapitres, le public touchera du doigt « les progrès à l’œuvre aujourd’hui et envisageables demain » dans le domaine de la recherche. Il apprendra que les thérapies ciblées, encore balbutiantes aujourd’hui, savent par exemple reconnaître les cellules cancéreuses et épargner les tissus sains, contrairement aux traitements traditionnels qui peuvent se révéler très toxiques. Une vingtaine de thérapies ciblées, véritables « révolutions conceptuelles », existent dans le monde, et 17 sont disponibles en France, rappelle Jacques Raynaud, précisant qu’aujourd’hui 80% des essais cliniques concernent ces nouveaux traitements, contre 18% en 2001. Il faut à présent que cette révolution conceptuelle se mue en révolution thérapeutique, ajoute-t-il.
« Face au cancer, nous avons un double objectif, synthétise le Pr Calvo, réduire la mortalité et diminuer l’incidence de ces maladies. Sur le premier point, les progrès sont amorcés et se poursuivent de manière régulière. Pour le second, les choses sont beaucoup moins évidentes. Nous nous trouvons même face à une progression lente mais constante de l’incidence des tumeurs, et la recherche est un instrument pour lutter contre ce phénomène. »
Sabine Dreyfus