Cette première édition du baromètre est le fruit du partenariat noué entre la Mutualité Française et l’AMF lors du Congrès de Montpellier en 2018. Cette convention a pour objectif de réfléchir ensemble à des solutions concrètes et innovantes pour répondre aux problématiques de désertification médicale, de perte d'autonomie et de prise en charge de la petite enfance.
Le 8 décembre, la Mutualité Française et l’Association des Maires de France et des présidents d’intercommunalités (AMF) ont publié le premier baromètre santé-social. Il dresse le bilan des grands enjeux ainsi que des initiatives des acteurs dans trois domaines : l’accès aux soins, la santé environnementale et l’action sociale.
De fortes inégalités sur le territoire
Sur l’ensemble du territoire français, que ce soit en matière d’accès aux soins, de mortalité face aux substances nocives ou encore d’action sociale, tous les citoyens ne sont pas logés à la même enseigne. Les disparités sont nombreuses d’un département à l’autre. A titre d’exemples : on compte en moyenne 151 médecins généralistes pour 100 000 habitants en France mais seulement 94 dans l’Eure et 248 dans les Hautes-Alpes. Les régions Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes se distinguent par les plus forts taux de puberté précoce. De la Seine-Maritime aux Ardennes, la partie nord de la France est, quant à elle, confrontée à une surmortalité pour le cancer du sein et, tout comme la partie centrale, pour le cancer de la prostate. Derniers exemples : pour 1 000 habitants de plus de 75 ans, on compte en Lozère près de 196 places d’accueil en établissements pour personnes âgées contre moins de 93 à Paris et 39 à la Réunion. Quant aux modes d’accueil et de garde des jeunes enfants de moins de 3 ans, le rapport s’établit de 1 à 6 avec une offre 6 fois supérieure en Haute-Loire à celle de la Guyanne.
Des acteurs de terrain engagés pour apporter des réponses adaptées
Il faut faire le pari des territoires, le pari des acteurs et de l’intelligence collective. Thierry Beaudet, président de la Mutualité Française
Même si l’accès aux soins ne relève pas obligatoirement de la compétence des maires, ces derniers ont bien souvent un rôle de coordination entre le territoire et l’offre de santé. Ils s’efforcent de maintenir une offre de qualité à prix accessibles sur leur territoire. De son côté, la Mutualité Française et les mutuelles s’emploient à répondre, en proximité, aux besoins spécifiques de la population avec un large éventail d’établissements mutualistes sanitaires et médico-sociaux ouverts à tous et à prix maîtrisés : des cliniques, des centres dentaires, des centres optiques mais aussi des crèches, des Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes)… On compte plus de 2800 établissements et services répartis sur toute la France.
De même, maires, présidents d’intercommunalité et mutuelles ne sont pas en reste en matière de santé environnementale. Partout, on observe de nombreuses initiatives conjointes pour limiter l’exposition des populations à des substances nocives et pour les sensibiliser à l’importance d’adopter les bons gestes pour leur santé.
L’Etat a sa mission régalienne mais les territoires doivent de devenir des acteurs en rang 1 ou 1 et demi, pour la santé de proximité. François Baroin, président de l’Association des Maires de France
Nombre de médecins généralistes par département, temps d’attente aux urgences, puberté précoce, exposition au particules fines, nombre de places d’accueil pour les personnes âgés ou les jeunes enfants… , chiffres à l’appui, ce panorama montre l’urgence à agir ainsi que la capacité des acteurs à mette en place des solutions concrètes.
Lire le communiqué de presse de la Mutualité Française et de l’AMF