Huit fédérations du secteur privé non lucratif dénoncent les conditions de travail des métiers du soin et de l'accompagnement.
Qui prend soin de nous ? Les professionnels des métiers du soin et de l’accompagnement se mobilisent. Ils dénoncent la dégradation de leurs conditions de travail.
Une crise profonde
Ils représentent près de 1,2 million de professionnels. Ils sont soignants, infirmiers, auxiliaires de vie, éducateurs… Ils travaillent dans des établissements privés à but non lucratif : des hôpitaux, des crèches, des établissements pour personnes âgées ou en situation de handicap. A l’appel de leur fédération, le 28 septembre dernier, ils sont descendus dans les rues au cri de « Qui prend soin de nous ? ». Tous dénoncent la pénurie de personnel, des négociations épuisantes, leur niveau de rémunération. En effet, leur salaire ne correspond en rien à l’utilité sociale de leur métier. Ils s’offusquent également de l‘iniquité de traitement entre le public et le privé non lucratif, que ce soit en termes de tarification des activités, des moyens financiers alloués. De fait, cette iniquité s’est encore accrue avec la crise sanitaire. Résultat : en manque de reconnaissance, confrontés à une perte d’attractivité et de sens de leur métier, ces professionnels se détournent de leur vocation d’origine. Actuellement, on dénombre 50 000 postes à pourvoir en France. En 2025, sans une intervention politique forte, 150 000 postes seront vacants, soit un quart des emplois.
La nécessité d’un plan ambitieux
Huit fédérations, dont la Mutualité Française, réclament aujourd’hui aux pouvoirs publics un plan ambitieux pour la santé, le médico-social, l’autonomie et le handicap. En effet, il y a urgence. Des mesures sont indispensables pour assurer la viabilité du secteur. Pour cela, il est impératif de traiter simultanément les questions de financement, de structuration et de gouvernance de l’offre de soin et d’accompagnement ainsi que de formation du personnel. Les revendications sont claires : un traitement plus équitable entre le secteur public et le privé non lucratif, l’extension du « Ségur » à tous les métiers, quelle que soit la structure et, aussi, la compensation de la perte du pouvoir d’achat des salariés du fait de l’inflation. A juste titre, Eric Chenut, président de la Mutualité Française, le rappelle : « Les services solidaires participent pleinement au service public de santé ».
Huit fédérations alertent la presse
Le 28 septembre dernier, huit fédérations du secteur privé non lucratif ont convié les médias à une conférence de presse. Leur objectif : alerter sur la dégradation des conditions de travail de 1,2 million de professionnels des métiers du soin et de l’accompagnement. Parmi elles :