Le deuxième Carnet de santé publié par la Mutualité Française, est paru en septembre 2024. Il compile des données statistiques objectives, issues de sources institutionnelles, et des données sur le ressenti des Français.
À la veille du débat parlementaire sur le budget de la Sécurité sociale, la Mutualité Française publie un nouvel état des lieux de notre système de santé et de protection sociale. Et pour répondre aux besoins des populations, elle propose aussi des solutions.
Éclairer les débats
La deuxième édition du carnet de santé de la Mutualité Française vient de sortir. Pour pouvoir suivre les évolutions de la santé et de la protection sociale dans notre pays, la Mutualité Française a conservé les 6 mêmes indicateurs clés que ceux de l’édition précédente. Ils portent sur l’accès aux soins, le grand âge et l’autonomie, la petite enfance, la prévention, la retraite et la prévoyance et, enfin, le financement. Le carnet de santé permet de disposer d’un diagnostic partagé et d’éclairer les débats sur les besoins auxquels les lois de financement, dont celle de Sécurité sociale, doivent répondre. Éric Chenut, président de la Mutualité Française, est formel : « La situation financière dégradée de la Sécurité sociale nous impose de trouver des réponses adaptées aux besoins de la population dans le respect d’un juste équilibre entre solidarité, responsabilité individuelle et collective ». Pour la Mutualité Française, il est impératif de travailler collectivement à une refonte de notre système de santé et de protection sociale. Il faut également changer de méthode et adopter une approche globale et à long terme, au bénéfice des assurés.
Soigner mieux et dépenser moins
En cette veille de rentrée sociale et de discussion du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, la Mutualité Française formule donc quatre priorités.
La première concerne l’efficience de notre système de santé. Le mouvement mutualiste dénonce le déremboursement des soins car il pénalise les plus fragiles. Par contre, il estime nécessaire d’inciter les professionnels à changer leurs pratiques. Il invite ainsi à davantage de vigilance pour éviter la sur-prescription ou la multiplication d’actes redondants. Et à cette fin, il encourage à la généralisation du dossier médical partagé (DMP).
Renforcer l’accès aux soins
Partout, les médecins, notamment les médecins traitants, viennent à manquer. Le temps dont ils disposent est de plus en plus faible. Cela nous oblige, donc, à repenser le parcours de soins. C’est pourquoi la Mutualité veut promouvoir les coopérations entre les professionnels de santé. La coordination de la prise en charge du patient ne reposerait ainsi plus sur le seul médecin traitant, mais sur « une équipe de soins traitante ». L’équipe s’organiserait autour du médecin, secondé par un assistant médical. Selon les besoins, elle inclurait également d’autres professionnels de santé : infirmier, pharmacien, sage-femme… Par ailleurs, la Mutualité souhaite aussi aller plus loin en matière de partage de compétences et de complémentarité entre les professionnels de santé.
Prévenir plutôt que guérir
Repenser le système de santé, cela signifie aussi reconnaitre l’importance de la prévention. De fait, aider la population à adopter les bons comportements et les bons réflexes permet de préserver leur bien-être et leur santé, tant physique que mentale. Cela contribue aussi à réduire le déficit de la Sécurité sociale. De même, détecter les maladies plus tôt permet aussi d’optimiser l’efficacité de la prise en charge et des traitements. Pour toutes ces raisons, le mouvement mutualiste formule plusieurs recommandations : assouplir l’accès aux données de santé pour pouvoir mener des actions de prévention personnalisées et plus efficientes. Enfin, valoriser l’investissement en prévention comme une prestation de santé à part entière. En effet, les coûts des services et des actions de prévention déployés par les mutuelles sont actuellement imputés dans leurs frais de gestion.
Mettre en place une couverture dépendance généralisée
Le risque de perte d’autonomie s’accroit avec l’avancée en âge. En France, il y a donc urgence à prendre en compte le fort vieillissement de la population. La Mutualité Française et France Assureurs avancent une solution. Ils proposent de mutualiser ce risque et de généraliser une couverture dépendance adossée à la complémentaire santé. Moyennant une cotisation de 10 à 20 € par mois (selon l’âge au moment de la souscription), l’assuré percevrait une rente mensuelle en cas de dépendance lourde. Cette protection solidaire n’impacterait pas les finances publiques. Mais, elle pourrait apporter une solution concrète à un grand nombre de familles et d’aidants en difficultés financières face à la dépendance.